C’était en février, Polina rentrait juste de Rua da Cruz, encore une fois les mains vides.
Pourquoi partir ? Après une enfance australienne – elle était sa première terre, elle s’était mis en tête de trouver celui qui déplaçait des montagnes dans les Reculas. À l’encre violette, elle avait écrit à sa mère, la chronique d’un non-amour…. Elle se souvenait de cette sentence, cette incantation qu’elle avait l’habitude de leur adresser, à elle et à son frère, « Sois belle, sois fort ». Elle avait pris son fusil, éteint le dernier feu, pris le large dans les poubelles et retrouvé Ève et Lilith dans l’île où elles vivaient avec ces trois jeunes appelés dans les Aurès. Pour cette Dryade, passer sept en jours en face de ces guerrières rouges, ces femmes lunes, se retrouver face à de si beaux ennemis, était pour elle l’horizon d’un évènement.
Et pourtant, la petite flingueuse, rouge comme un cœur dans la bouche de Dieu, n’aspirait plus à rien d’autre que cette félicité : se retrouver à la table de Joseph, cet ogre pour lequel il fallait 12 mois, 12 femmes et qui savait l’amour fait aux femmes, comme autant de petites têtes d’épingles et autres minuties.
« – J’ai dû vous croiser dans Paris, sous le vent, après la tempête apaisée… » lui avait-il avoué.
Sur la plus haute branche, cette femme en vol, ce coucou, cet automate de vide-grenier, avait enfin trouvé son homme semence…
(Le texte est constitué de tous les titres de la collection Main de femme, organisés pour créer une histoire !)