Maille après maille, Sarah rassemble les fils des souvenirs de son enfance.
Séparée de ses parents en arrivant à Auschwitz, elle devient le jouet et la poupée vivante d’Erika, fille handicapée d’un officier nazi. Karl, officier zélé espérant rendre sa fille intouchable.
Peu à peu, les souvenirs refont surface.
Il y a la maltraitance d’Erika mais aussi la douceur d’Helga, jeune fille juive sourde-muette entrée au service de la famille comme femme de ménage.
« Doit-on jusqu’à la fin de sa vie garder l’empreinte douloureuse de sa petite enfance ? Doit-on rester à jamais un grand brûlé que rien ne soulage ? »
Après la guerre, Sarah placée dans un orphelinat doit réapprendre à vivre, à se libérer de sa carapace de survie, à respirer.
À Berlin, elle retrouve Érika, sa tortionnaire dont elle va prendre soin suscitant l’incompréhension de son entourage.
Magnifique et émouvant roman sur les traumatismes de la guerre et réflexion sur la frontière ténue entre le bien et le mal, entre victime et bourreau.
Sur la difficulté et la nécessité du pardon pour libérer son âme des nœuds du passé.
« Maille à maille, mon crochet virevoltait, tricotant des jours nouveaux avec les débris du passé. »
Ce roman sorti en septembre 2020 est le dernier texte de Simone Righetti, institutrice devenue autrice et décédée fin septembre 2021.