Le souci de remplir utilement ce temps imposé semble avoir été l’objectif, avoué sinon tenu, de nombre d’entre nous. Moi aussi, les premiers jours, devant cette infinité d’heures, de jours, de semaines, m’était venue l’idée de me remettre à la guitare, d’améliorer deux ou trois langues étrangères, d’achever quelques bricolages en attente de finition… et puis non. Un matin, en rangeant un tiroir, mes godets d’aquarelle m’ont fait de l’œil, le besoin d’occuper mes mains a fait le reste. J’ai découpé de petites bandes dans un papier à grain, percé une extrémité pour y glisser un pompon coloré, et peint quelques motifs à coup de pinceaux fins et de couleurs à l’eau. Une trentaine de marque-pages ont ainsi été produits sur un coin de table, sur des airs de Bach et de Vivaldi, avec le printemps qui me narguait à la fenêtre. Envoyés par la poste aux amis chers qui me manquaient. Marque-page, marque d’amitié, la marque de ces liens distendus un temps mais réinventés. J’ai reçu en retour, un disque, un bracelet de perles enfilées par une enfant, un livre, une carte postale… Ces marque-pages viendront se glisser entre deux pages, dans l’attente d’un retour au livre, comme nous avons été, entre nos murs, dans l’attente… de quoi ?… de ce qui nous reste à inventer, maintenant.
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